Honorables sénateurs, le 8 mars prochain, nous célébrerons la Journée internationale de la femme. Le thème cette année est « La violence faite aux femmes : Agir pour en finir ».
Souvent, lorsqu'on invoque la violence faite aux femmes, nous, au Canada, avons tendance à penser à la situation des femmes vivant dans des pays en développement — ce qui est tout à fait justifiable, compte tenu de leur état de pauvreté continue, parfois dans un régime totalitaire, dictatorial, militaire ou religieux.
Il est certes plus facile de parler des régions du monde où la violence faite aux femmes est tellement plus évidente et médiatisée. Par contre, lorsqu'on regarde la situation de la violence faite aux femmes ici même, au Canada — oui, dans notre propre cour — il faut admettre que des milliers de Canadiennes de tout âge en sont victimes. Non seulement sont-elles victimes de violence physique, elles sont aussi victimes d'autres formes de violence par leur contrepartie masculine.
La discrimination systémique de nos politiques gouvernementales a mené à une certaine violence sociale. Des mesures d'action positive d'embauche, des programmes de garderie et d'aide à l'alphabétisation et même le programme d'assurance-emploi n'ont pas toujours aidé les femmes à sortir de leur situation. La discrimination économique à l'égard de certaines femmes constitue aussi une forme de violence.
Dans notre pays dit riche et développé, l'iniquité salariale pour les Canadiennes continue d'être évidente tant dans le secteur public que dans le secteur privé.
Pour nos Canadiennes plus âgées, nos politiques fiscales et notre programme de fonds de pension sont archaïques dans leur conception et dans leur livraison. En somme, nos femmes aînées doivent être séparées de leur conjoint afin de profiter de la justice économique de ces programmes. Quinze pour cent de nos enfants et leurs mères vivent dans une situation de pauvreté au Canada.
À l'âge de 16 ans, 51 p. 100 des femmes au Canada ont déjà été victimes d'au moins un acte de violence physique ou sexuel. En d'autres mots, près de huit millions de Canadiennes ont été des victimes. Vous conviendrez que ce chiffre est alarmant et mérite une attention particulière. Les Canadiennes ont raison de revendiquer des programmes proactifs visant à éliminer la violence sous toutes ses formes.
Rétablissons le Conseil canadien pour le statut de la femme afin de garder les dossiers de la condition féminine dans la fenêtre gouvernementale!
Restaurons le programme d'alphabétisation afin d'outiller des milliers de Canadiennes pour un avenir meilleur!
Instaurons un vrai système universel de garderies afin que nos jeunes mères puissent s'épanouir et contribuer à l'économie canadienne en toute quiétude!
Réévaluons notre programme d'assurance emploi afin de permettre aux femmes œuvrant dans notre économie saisonnière de sortir du marasme de la pauvreté!
Augmentons l'aide pour l'hébergement des femmes victimes de violence!
C'est maintenant possible puisque le budget du gouvernement fédéral est en situation excédentaire. Le 19 mars prochain, le budget du gouvernement Harper sera déposé. Notre premier ministre fera-t- il un pas vers une justice économique et sociale ou maintiendra-t-il le cap sur son retour vers la dominance de l'extrême droite, justice sociale et économique du chacun pour soi?
Plus de 52 p. 100 des électeurs de ce pays sont des femmes, monsieur Harper, il faut agir afin d'en finir!