Ottawa - Aujourd'hui, la
Sénateure Pierrette Ringuette a fait la déclaration suivante en ce qui concerne
la vente proposée d’Énergie atomique du Canada limitée;
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Je prends la parole aujourd’hui pour demander au gouvernement d’assurer
la souveraineté et la sûreté de nos capacités de production énergétique en
soutenant la société Énergie atomique du Canada limitée.
La technologie du réacteur CANDU est reconnue mondialement et appartient
à tous les Canadiens. Les citoyens de ce pays contribuent à leur avenir
nucléaire depuis plus de 50 ans. Jusqu’à ce jour, ils ont investi
9 milliards de dollars dans EACL, qui apporte 160 milliards de
dollars au PIB. Ces revenus proviennent notamment de la production électrique,
de l’exploitation minière et d’un vaste éventail de services médicaux et
professionnels.
Il s’agit d’un rendement du capital investi de plus de
1 800 %. Pourquoi vendrions-nous ce qui nous rapporte tant?
L’industrie nucléaire canadienne génère 6,6 milliards de dollars
annuellement. Elle verse 1,5 milliard de dollars en impôts au gouvernement
fédéral et 130 millions de dollars aux provinces. Directement ou
indirectement, elle permet à 71 000 Canadiens d’occuper un emploi de
grande qualité et bien rémunéré. Nous ne pouvons pas perdre le « capital
intellectuel » que représente notre main-d’œuvre de première classe dans
le domaine du nucléaire.
Le vice-président de la Société des ingénieurs professionnels et
associés, Michael Ivanco, a déclaré aujourd’hui que la vente d’EACL
pourrait nous faire perdre la responsabilité de la conception du réacteur CANDU
et l’expertise nécessaire pour continuer à faire fonctionner les centrales de
façon sécuritaire et efficace pour les prochaines décennies. Voulons-nous
dilapider cette expertise?
Nous avons tous suivi le déroulement des événements liés à la centrale
de Fukushima, au Japon, qui a été endommagée lors du tremblement de terre.
Cette centrale et les réacteurs CANDU datent à peu près de la même époque, soit
40 ans. La société General Electric, qui a conçu la centrale de Fukushima,
garde sur les lieux une équipe de scientifiques et d’ingénieurs qui sont en
mesure de répondre à la crise. Voilà une leçon importante que notre
gouvernement doit retenir. La vente d’EACL menace l’équipe de conception,
d’ingénierie et de sécurité qu’il est possible d’appeler en cas d’urgence. Si
EACL est morcelée et vendue, cette main-d’œuvre précieuse risque de partir. Il
ne revient pas au secteur privé de préserver la sûreté de nos réacteurs et
notre souveraineté.
Nous devons maintenir notre souveraineté énergétique. Nous ne pouvons
pas nous permettre de perdre une technologie qui représente 15 % de
l’énergie du Canada, dont 50 % en Ontario.
Après 50 ans d’investissement et d’innovation, on ne peut pas nous
obliger à dépendre de sociétés et de gouvernement étrangers pour assurer la
technologie et la sûreté d’une ressource nationale indispensable qui représente
une si grande proportion de notre apport énergétique.
Les Canadiens ne voulaient pas que l’industrie de la potasse tombe en
des intérêts étrangers. Pourquoi répéterions-nous la même erreur avec l’énergie
nucléaire, qui est si importante et vitale pour notre sécurité?
Nous ne pouvons pas perdre le « capital intellectuel » que
représente notre main-d’œuvre de première classe dans le domaine du nucléaire.
Nous devons continuer à développer nos capacités de recherche afin d’accroître
notre leadership en offrant des installations nucléaires sûres, ici et à
l’étranger. Il est impressionnant de savoir que 34 réacteurs nucléaires
CANDU canadiens sont en activité ici et ailleurs dans le monde.
L’industrie nucléaire canadienne jouit, depuis plus de 45 ans,
d’incroyables états de service en matière de santé et de sécurité publique. Les
réacteurs CANDU sont parmi les plus robustes au monde, et ils sont dotés de
multiples dispositifs de sécurité redondants permettant d’éviter une
catastrophe, par exemple lors d’un tremblement de terre.
Honorables sénateurs, au lieu d’essayer de vendre EACL comme une
vulgaire voiture d’occasion, le gouvernement doit l’appuyer et l’endosser comme
le font la France et les États-Unis avec leurs propres sociétés. >>