OTTAWA – Les sénateurs conservateurs ont bloqué les amendements proposés au projet de loi C-51 portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 27 janvier 2009 et mettant en oeuvre d'autres mesures, qui auraient donné aux pensionnés des entreprises en faillite le statut de créancier privilégié.
« Nous avions l’occasion de dépasser la partisannerie, mais les conservateurs ont choisi de bloquer nos efforts pour aider les retraités canadiens qui ont cotisé toute leur vie à leur régime de retraite et qui viennent de voir leur pension s’évaporer », a dit la sénateure libérale Pierrette Ringuette (Nouveau-Brunswick).
Hier, les membres libéraux du Comité sénatorial permanent des finances nationales ont obtenu l’approbation par le comité de deux amendements qui visaient à modifier la Loi sur les faillites et l’insolvabilité de façon à mettre les pensionnés sur un pied d’égalité avec les autres créanciers lorsqu’une entreprise fait faillite. Mais les sénateurs conservateurs n’ont même pas voulu discuter du bien-fondé des amendements proposés. Ils ont préféré s’amuser avec la procédure et les faire retirer de la version finale du projet de loi.
« Les retraités qui perdent leur pension se fichent de la procédure du Sénat, a ajouté Mme Ringuette. Ils veulent que les parlementaires les défendent. Malheureusement, nous n’avons pas le temps de faire une autre étude sur cette question. Le temps presse. »
C’est la deuxième fois en deux semaines que les conservateurs bloquent d’emblée des tentatives libérales de régler les problèmes des retraites. La semaine dernière, des députés conservateurs ont refusé que la Chambre des communes étudie une motion semblable proposée par le député libéral Jean-Claude D’Amours ((Madawaska-Restigouche).
« Je suis déçue de la décision du président, mais je tiens à assurer aux pensionnés que je ne baisserai pas les bras. Je présenterai un nouveau texte sur ce point avant Noël, et j’espère que cette fois, les conservateurs nous aideront à faire ces réformes utiles au lieu de bloquer nos initiatives sans raison », a conclu Mme Ringuette.